▲Body fille et body garçon, Petit Bateau
Petit Bateau vient de mettre en vente deux bodies, l’un pour fille, rose, l’autre pour garçon, bleu, avec pour chacun des qualificatifs réputés spécifiques à chaque sexe. La petite fille est jolie, têtue, rigolote, douce, gourmande, coquette, amoureuse, mignonne, élégante, belle. Le petit garçon est courageux, fort, fier, robuste, malin, vaillant, rusé, habile, déterminé, espiègle, cool.
Cela fait un vilain buzz sur Internet, relayé par la presse. Petit Bateau écrit sur sa page Facebook : « Notre intention n’a jamais été de véhiculer un message sexiste ». On les croit volontiers, la marque au style plutôt sage et traditionnel n’a jamais recherché la provocation.
Là est justement le problème : ne pas voir où ça bloque. Que le processus d’identification sexuelle de l’enfant puisse passer à un certain âge – vers 5 ou 6 ans, par l’exagération de certaines règles de conduites ou certaines attitudes qui lui paraissent conformes aux attentes de son sexe, est un phénomène connu des psychologues et des parents. Mais le rôle des éducateurs n’est-il justement pas d’assouplir cette position, sans non plus la stigmatiser, en lui permettant de concevoir qu’il est possible de transgresser ces stéréotypes sans perdre son identité ?
Petit Bateau est loin d’être le seul à véhiculer ces poncifs masculin-féminin. À voir l’exemple de la campagne publicitaire de la Société Générale, « Rien n’est plus beau que l’esprit d’équipe », on se dit qu’il serait pourtant si facile, ne serait-ce que via l’humour, de rendre ce message plus moderne et plus égalitaire en brouillant les genres.
▲Affiches de la campagne de recrutement des professeurs 2011Ministère de l’Éducation Nationale sur education.gouv
Plus insidieusement sexiste et irresponsable est à mon sens le message de la campagne presse de recrutement 2011 du Ministère de l’Éducation nationale. En devenant professeur de l’Éducation nationale, « Laura réalise ses rêves et lit », alors que « Julien réalise ses ambitions et utilise un ordinateur ». Remarque : Laura est habillée en rose, Julien en bleu. En reproduisant ces stéréotypes, le Ministère défait les efforts de ceux qui justement, par leur rôle éducatif, essaient de les déconstruire au quotidien.
Mais d’où vient donc cette tradition d'habiller en rose ou en bleu les bébés filles ou garçons ? Les Petites Mains ont déjà essayé de répondre à cette question et je vous invite à lire ou à relire : Bébés roses – Bébés bleus.
encore un article fort intéressant, documenté et à la hauteur de ma boucles brunes :)
RépondreSupprimerje fais suivre, comme d'hab!
Mille fois vrai. C'est dérangeant, mais je suis certaine que ce type de publicité fait vendre...Ce sont sans doute les qualificatifs choisis qui sont ringards. Dire d'une femme qu'elle est négociatrice, obstinée, réalisatrice, organisée, hyperactive, élégante, soignée, et d'un garçon qu'il est protecteur, téméraire, entreprenant, joyeux drille, fort en maths.....eut été plus judicieux !
RépondreSupprimerMerci, Tarmine et Marie-Pierre pour votre indéfectible soutien, croyez que j'apprécie.
RépondreSupprimerencore un article super intéressant ! D'ailleurs c'est toujours un plaisir de venir par ici !
RépondreSupprimerCet article m'a donné l'envie de pousser un peu plus loin sur l'histoire de la maison Petit-Bateau ....sur mon blog !
RépondreSupprimerAh ah, vous allez nous raconter l'invention de la petite culotte alors ? C'est bien de prendre la relève, je pars justement en vacances ce jeudi.
RépondreSupprimerC'est drôle, au moment où vous avez posté ce message, j'étais sur votre blog à regarder vos petits écureuils gourmands...