4 mars 2010

La fraise (6) – la fraise des XXe-XXIe siècles

▲Gareth Pugh, Eté 2009, photos Flynet Pictures Chanel, Automne-Hiver 2009-2010,
photo Xavier Raoux pour Marie Claire

Que peuvent vouloir exprimer des créateurs comme Gareth Pugh et Karl Lagerfeld, lorsqu’à quelques mois d’intervalle, en 2009, ils déclinent la fraise sur plusieurs des modèles de leurs collections ?

La fraise, ou collerette, n’a en effet jamais cessé de baliser la mode du XXe siècle.

▲Jeanne Lanvin, robe du soir, 1934, photo Lipnitzki Roger-Viollet sur Paris en images

▲à g. : Elsa Schiaparelli, cape courte à collerette, vers 1930, photo Lipnitzki Roger-Viollet sur Paris en images
à dr. : Cristobal Balenciaga, manteau cape à collerette, 1967, sur Couture Allure Vintage Fashion

▲à g. : Hubert de Givenchy pour Elsa Schiaparelli, veste Arlequin à fraise d’organza, 1951,
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Marc Bohan pour Christrian Dior, blouse, 1967,
The Metropolitan Museum of Art , New York

En exprimant la tradition, le raffinement et le savoir-faire, la fraise collerette a rejoint les codes de la marque pour la maison Chanel.

▲à g. : Gabrielle Coco Chanel en 1935, photo George Hoyningen-Huene,
The Metropolitan Museum of Art, New York

▲ La fraise se décline chez Chanel, de 1987 à 2010.

Pour la créatrice Popy Moreni, c’est plutôt une référence à la commedia dell’ arte italienne.

▲La fraise chez Popy Moreni, 1979, 1983, 1986 et 1993,
Musée des Arts Décoratifs, Paris

▲Popy Moreni, robe chasuble et collerette, printemps-été 1983,
Musée des Arts Décoratifs

Le succès de la fraise aux XXe et XXIe siècles repose sans doute sur le paradoxe qu’elle arrive à traduire à la fois la tradition et l’extravagance. Elle implique aussi de la part du créateur une virtuosité et un savoir-faire technique.

▲Alexander Mac Queen pour Givenchy, 1998-1999, photo J Dabaghian / Reuters

▲à g. : Alexander Mac Queen, 2009, photo Marineau / Starface
à dr. : Tsumori Chisato, 2009, photo Jacques Brinon AP Photo

▲à g. : Jum Nakao, 2005, photo Fernando Luza
à dr. Martin Margiela, 2009, photo Christophe Ena AP

▲Junya Watanabe, 1999-2000, photo Marcio Madeira

▲Vivienne Westwood, corset représentant un tableau de Frans Hals, à fraise "éclatée", 1992,
photo Gilles Bensimon, Elle

L’histoire de la mode et du costume est un réservoir où viennent s’alimenter les créateurs de tous les temps, à la fois pour se placer dans une lignée et se référer à la tradition – quand bien même ils la contestent et la font imploser. Ils se réfèrent au passé pour mieux se ressourcer. La fraise a donc encore de beaux jours devant elle !


10 commentaires:

  1. Très chouette ces réinterprétations de la fraise sur le catwalk.

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  2. Coucou Tiphaine !

    A mon grand regret, j'ai dû faire une sélection. Il y a énormément de fraises - toutes plus belles et intéressantes les unes que les autres, dans les collections de ces dernières années.

    De là à les porter, ce n'est tout de même pas si facile...

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  3. Dieu merci, la haute couture n'est pas faite pour être portée, mais déclinée !
    Moi, la fraise, j'adore...Lorsque j'étais encore jeune (années 70), le chic du chic au bureau était un chemisier avec un col rond agrémenté d'un volant en biais fronçé, avec un petit noeud sous le menton....Le chic du "formal" féminin....Une version de la fraise à la mode "working girl".

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  4. A quand le prochain billet ? Je n'en peux plus....Que nous concoctez-vous ?
    Très amicalement...car je sais que vous avez autre choses à faire !

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  5. You have a beautiful blog! I am enjoying it so much!

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  6. Votre blog est un vrai trésor! Bravo!

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  7. Je découvre votre blog: je prendrai le temps de le lire dès que j'ai un petit moment -pas si petit d'ailleurs-
    je prendrai beaucoup de plaisir à lire l'histoire des fraises.
    Bonne semaine
    Martine de Sclos

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  8. Thank you for supporting Les Petites Mains.

    I wish I could translate my texts in english too, but it's already hard work in french !

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  9. Merci, Sirène aux doigts de fée, de promouvoir Les Petites Mains sur votre blog.

    Vous faites des choses magnifiques. Je n'ai pas encore eu le temps de tout voir, mais j'y retournerai, c'est sûr.

    A bientôt, donc.

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  10. Les belles photos des "Idées Heureuses" et de "Per l'Amore di Venessia" font rêver. Justement il est temps de penser aux vacances.

    Merci de votre visite.

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